"Crime d'Honneur" Elif Shafak - éd 10/18

 

Jeune émigré kurde, Esma porte une histoire familiale entachée de sang. Elle retrace sur trois générations le lourd destin qui la lie à ses ancêtres. Des rives de l'Euphrate à l'Angleterre, la quête de la liberté se heurte aux traditions et Esma va démêler lentement les fils de la haine et de l'amour. 

 

 

"Le peintre d'éventails" Hubert Haddad - éd Folio

 

« Le peintre d’éventails » : Dans la pension tenue par une ancienne courtisane, viennent se réfugier des êtres abîmés. Son auberge se situe dans un microcosme où le temps semble s'être arrêté. Elle donne sur un magnifique jardin objet de superbes descriptions poétiques émaillées de haiku. Il est aussi question de la transmission du savoir afin que la beauté ne se perde pas. A travers les explications données à un jeune apprenti, l’auteur résume les conceptions fondamentales de l'esthétique japonaise basée sur la quête d'une perfection inachevée, d’une l'élégance épurée. Si la première partie du roman offre une vision contemplative, la seconde partie voit les forces de la nature se déchaîner sur cet endroit retiré. Pourtant, la vie s'accroche et permet de retrouver la beauté au cœur du désastre. Un véritable bijou ciselé de grâce et de poésie à savourer absolument. Sylvie F.

 

"Le roman du mariage" Jeffrey Eugenides - éd Points

 

Le roman du mariage : Ce troisième roman de l’auteur culte de Virgin Suicides et de Middlesex est un roman d’initiation aux utopies, à la réalité, à l’amour. Etudiants à Brown University, Madeleine, Mitchell et Léonard forment un trio tiraillé entre leurs sentiments et les théories littéraires qu’ils découvrent, à un moment de leur jeunesse où les décisions qu’ils prennent peuvent engager toute une vie. Madeleine, issue d’une famille aisée, tombe amoureuse de Leonard, à l’enfance difficile et aux tendances bipolaires, maladie dont l’auteur dresse un portrait documenté, loin des clichés à la mode. Pendant ce temps, Mitchell aime Maddy en secret et attend son heure tout en sublimant son désir dans l’étude des religions. De ce classique triangle amoureux, Jeffrey Eugenides tire un texte magnifique et emporte ses lecteurs qui n'oublieront pas ses personnages. Monica D. / Club de lecture 

 

"Et devant moi le monde" Joyce Maynard - éd 10/18

 

Ce très beau titre illustre une autobiographie passionnante. Avril 1972 elle est étudiante à l’université de Yale, originaire du New Hampshire, elle écrit dans le New York Time Magazine, sur sa génération et les espoirs déçus.  Cet article est l’origine d’une relation épistolaire et  fusionnelle  avec Jerry Salinger, de 35 ans son ainé. Un quart de siècle plus tard à la lecture de cette correspondance, elle retrace et analyse sa vie affective, amoureuse et sexuelle « ce qui s’est passé entre nous a façonné ma vie de multiples façons », son éducation « dès ma plus tendre enfance j’ai été élevée en observatrice…mon père m’a appris à voir, ma mère m’a mis un stylo en mains ». Sa volonté d’être authentique et lucide rend ce récit extrêmement vivant.

L’écriture est le fil  conducteur de sa vie,  une nécessité, ce portrait de femme  est un itinéraire  complexe et singulier. Joyce Maynard  dévoile la construction de son histoire avec beaucoup de courage et de force, l’intime est confronté aux regards publics. VHS

 

 

"Les désorientés" Amin Maalouf - éd Livre de poche

 

Par une écriture  simple, richesse dans l'expression du propos, l'auteur nous conduit à une réflexion inédite du monde moderne « accusateur ». Au prétexte  d'organiser les retrouvailles d'un groupe d'amis, "les byzantins", séparés dans leur jeunesse, il y a 25 ans, certains en exil pour diverses raisons plus politiques que religieuses, d'autres restés par allégeance, nous entraîne dans une réflexion philosophique  sur  l'appartenance au pays natal que les  gouvernements laïques  transformeront, à leur insu, en une appartenance religieuse. Ce ne sera pas le seul paradoxe développé dans le roman, la citation, préface de Simone Weil philosophe, sur la responsabilité partagée des victimes et leurs bourreaux. "le levant" sera le lieu, "les événements" la guerre, et au détour du récit un nom abandonné "Chatila" sera le pivot de l'histoire.  Description subtile d’une nature luxuriante et odorante, intensité des sentiments amicaux et amoureux, émotion du vécu de chacun, mais si les souvenirs sont toujours présents en pensées, leur réalité est à jamais disparue, et va grandir en eux la crainte que ces retrouvailles terniront. Michèle L. / Club de lecture

 

"Journal d'un corps" Daniel Pennac - éd Folio

 

"Je veux écrire le journal de mon corps parce que tout le monde parle d'autre chose". A travers son corps, un homme nous raconte sa vie, il nous dit : la caresse du vent sur sa peau, la peur des coups qui le paralyse, la peur du vide qui broie "ses couilles", la tête lourde pendant l'étude, le corps qui se refuse à danser, sa jouissance en découvrant l'amour avec Mona, ses souffrances en se faisant arracher un polype dans le nez pour ne plus ronfler près de sa bien-aimée. Avec l'apparition de trois minuscules taches rouges sur les avant bras, qui vont se multiplier dans les années à venir, commence la désagrégation, malgré une constante joie d'être en vie. "Nous sommes jusqu'au bout l'enfant de notre corps, un enfant déconcerté", nous dit Daniel Pennac. Ce récit inhabituel nous amène à une rélfexion passionnante, sur nous mêmes, dont nous n'avons pas l'habitude. Florence G. / Club de lecture

"Les sortilèges du cap Cod" Richard Russo éd 10/18

Les sortilèges du cap Cod, dernier ouvrage de Richard Russo, est un roman attachant et drôle. L'auteur s'y atèle pourtant à des sujets ambitieux à priori peu enclins à l'humour : la fin d'un amour et l'impossibilité d'échapper à ce qui nous constitue, notre enfance.

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"Naissance d'un pont" Maylis de Kerangal - Folio Gallimard

Ce roman relate l'édification d'un pont, gigantesque, quelque part dans une Californie imaginaire. Grande aventure humaine, sa construction est soumise au diktat des intérêts politiques locaux, et portée à bout de bras par une population d'ouvriers, venus des quatre coins du monde et des États- Unis. Maylis de Kerangal a écrit là une oeuvre puissante, ambitieuse et fort réussie.

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"La vie est brève et le désir sans fin" Patrick Lapeyre Folio Gallimard

Louis et Murphy, deux hommes qui ont en commun une passion obsédante pour une même jeune femme, Nora. Etoile vibrante, elle veille à maintenir le désir chez ces deux êtres qui l'attendent chacun à leur tour, l'un à Paris, l'autre à Londres.

Les chapitres suivent les allées et venues de Nora, puisque c'est elle qui donne le rythme à cette fable résolument contemporaine, où tout est à la fois léger et grave. 

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"La terre des mensonges" - "La ferme des Neshov" - "L'impossible héritage" Anne Ragde éd 10/18

Cette saga familiale rurale et norvégienne connaît depuis la sortie du premier volume « La terre des mensonges » un succès grandissant.

Des secrets douloureux, des fantômes cachés dans les placards, des ambiances à la Knut Hamsun, une saga passionnante qui convoque dans un cadre traditionnel, rural et norvégien, les ressorts de la tragédie contemporaine dans laquelle se dévoilent les origines cachées, les ressentiments, le poids de l'hétitage....

Sobre, cinglante, Anne B. Ragde ne s'encombre jamais de fioritures : son écriture au scalpel a la froideur de la terre scandinave, un monde souvent cruel dont elle convoque tous les démons, sous un halo de brumes bergmaniennes.

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"Le garçon qui voulait dormir" - Aharon Appelfeld – Point Seuil

Erwin veut qu'on le laisse dormir, mais ce n'est pas une manière de fuir la réa­lité. Ce jeune rescapé des camps trouve dans cet état intermédiaire un moyen de dialoguer avec ses parents disparus, d'attendre une vie nouvelle. En Palestine, où il est recueilli, il doit renoncer à sa langue maternelle pour apprendre l'hébreu et participer à la construction du pays. Mais comment accepter cette nouvelle perte ?

 

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Prochainement

 

Jeudi 25 avril 

 leconvoi

Rencontre avec Beata Umubyeyi Mairesse

Le 18 juin 1994, quelques semaines avant la fin du génocide des Tutsi au Rwanda, Beata Umubyeyi Mairesse, alors adolescente, a eu la vie sauve grâce à un convoi humanitaire suisse.Treize ans après, elle entre en contact avec l'équipe de la BBC qui a filmé et photographié ce convoi. Commence alors une enquête acharnée (entre le Rwanda, le Royaume-Uni, la Suisse, la France, l'Italie et l'Afrique du Sud) pour recomposer les événements auprès des témoins encore vivants : rescapés, humanitaires, journalistes. Nourri de réflexions sur l'acte de témoigner et la valeur des traces, "Le convoi" offre une contribution essentielle à la réappropriation et à la transmission de cette mémoire collective.

Lieu : 19h, Bibliothèque Benoîte Groult. Réservation conseillée

 

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