Un roman haletant et envoûtant qui nous plonge dans la splendeur de la forêt boréale, sur les traces de deux-écoguerrières prêtent à tout pour protéger leur monde et ceux qui l’habitent. Raphaëlle est garde-forestière. Elle vit seule avec Coyote, sa chienne, dans une roulotte au cœur de la forêt du Kamouraska, à l’Est du Québec. Elle côtoie quotidiennement ours, coyotes et lynx, mais elle n’échangerait sa vie pour rien au monde.
Un matin, Raphaëlle est troublée de découvrir des empreintes d’ours devant la porte de sa cabane. Quelques jours plus tard, sa chienne disparaît. Elle la retrouve gravement blessée par des collets illégalement posés. Folle de rage, elle laisse un message d’avertissement au braconnier. Lorsqu’elle retrouve des empreintes d’homme devant chez elle et une peau de coyote sur son lit, elle comprend que de chasseuse, elle est devenue chassée. Mais Raphaëlle n’est pas du genre à se laisser intimider. Aidée de son vieil ami Lionel et de l’indomptable Anouk, elle échafaude patiemment sa vengeance.Thriller écologique d'une pure beauté portée par une langue aussi crue que poétique, celle du pays, qui nécessite parfois quelques ajustements pour le lecteur européen. Une magnifique découverte. En 2013, Gabrielle Filteau-Chiba a quitté son travail, sa maison et sa famille de Montréal, a vendu toutes ses possessions et s’est installée dans une cabane en bois dans la région de Kamouraska au Québec. Elle a passé trois ans au cœur de la forêt, sans eau courante, électricité ou réseau. Avec des coyotes comme seule compagnie. Son premier roman, "Encabanée", a été unanimement salué par la presse et les libraires tant au Québec qu’en France. "Sauvagines", son deuxième roman, a été finaliste du Prix France-Québec.
Publier le roman-fleuve de Margaret Mitchell était déjà une gageure, mais faire d'Autant en emporte le vent un film était pure folie. Des centaines de décors, de costumes et d'acteurs pour un film d'une longueur invraisemblable : un défi qui aurait pu ruiner David O. Selznick, son producteur mégalomane, bien décidé à réussir "le plus grand film de tous les temps". Par-delà les tractations cocasses, les difficultés d'adaptation et les imprévus en tous genres, une question centrale s'invite au coeur des débats qui agitent les États-Unis : qui pour incarner Scarlett ? Trois années à voir défiler un bal d'actrices parmi les plus célèbres comme des milliers d'inconnues qui participent à ce casting homérique.Trois années où, à l'ombre des paillettes, Hattie McDaniel doit faire accepter à la communauté noire qu'elle préfère jouer le rôle d'une domestique plutôt que d'en être une.Dans ce roman trépidant, François-Guillaume Lorrain fait revivre les affres, les plaisirs et les jours des protagonistes de cette aventure qui marqua l'âge d'or d'Hollywood : le moralement douteux David O. Selznick, la très obstinée Vivien Leigh, le flegmatique Clark Gable, et Hattie McDaniel, la première interprète noire oscarisée pour le rôle qu'on lui reprochait pourtant d'endosser.
Le blizzard fait rage dans le Grand Nord en Alaska. Au coeur de la tempête, un jeune garçon disparaît. Il n'aura fallu que quelques secondes, le temps de refaire ses lacets, pour que Bess lâche la main de l'enfant et le perde de vue. Elle se lance à sa recherche, suivie de près par les rares habitants de ce bout du monde. Au fil des heures passées à tâtonner dans le blizzard, dans cette course folle contre la montre pour tenter de retrouver le petit, se dévoile peu à peu la vérité de chacun des personnages. Et c'est paradoxalement dans la tempête, la neige et le brouillard, que le passé des uns et des autres refait surface. Comment Benedict s'est-il retrouvé à accueillir cet enfant de dix ans qui n'est pas le sien ? Qui est Bess, quelles souffrances cache-t-elle ? Connait-on vraiment Cole, ce vieil ami de la famille depuis deux générations, qui noie ses démons dans l'alcool ? Et le vieux Freeman, vétéran du Vietnam, qu'est-il venu chercher dans ce bout du monde battu par des vents glacés ? Rythmé comme un thriller, "Blizzard" creuse avec sensibilité l'histoire intime de ses personnages, leurs secrets, leurs douleurs. Dans une construction chorale, la romancière alterne en chapitres courts les voix intérieures des différents protagonistes, décrivant la violence des sentiments qui les traversent, à la hauteur des éléments qui se déchaînent. L'écriture, fluide, orale, "à l'américaine", colle parfaitement à l'esprit et à l'atmosphère de ces grands espaces, cette terre rude où dans des communautés humaines à l'écart de tout, se cristallisent en profondeur les drames tus du passé. Avec ce huis-clos des grands espaces, Marie Vingtras fait une première rentrée littéraire remarquée, et remarquable.
"Excepté mes démangeaisons inexpliquées et ma passion dévorante pour mon mari, ma vie est parfaitement normale. Rien ne déborde. Aucune incohérence. Aucune manie. "
Elle a une vie parfaite. Une belle maison, deux enfants et l'homme idéal. Après quinze ans de vie commune, elle ne se lasse pas de dire " mon mari ". Et pourtant elle veut plus encore : il faut qu'ils s'aiment comme au premier jour. Alors elle note méthodiquement ses " fautes ", les peines à lui infliger, les pièges à lui tendre. Elle se veut irréprochable et prépare minutieusement chacun de leur tête-à-tête.
Elle est follement amoureuse de son mari. Du lundi au dimanche, la tension monte, on rit, on s'effraie, on flirte avec le point de rupture, on se projette dans ce théâtre amoureux.
Un premier roman particulièrement réussi, drôle mais pas tant que cela car il entraîne le lecteur dans les méandres d'une névrose que l'on ne souhaite à personne. Le parti pris d'en parler avec humour, et dans une forme littéraire très originale, nous conduit au plus près des affres de la narratrice et interroge bien évidemment sur la construction toxique d'une certaine idée de la féminité.
La France est noyée sous une tempête diluvienne qui lui donne des airs, en ce dernier jour de 1999, de fin du monde. Alexandre, reclus dans sa ferme du Lot où il a grandi avec ses trois soeurs, semble redouter davantage l'arrivée des gendarmes. Seul dans la nuit noire, il va revivre la fin d'un autre monde, les derniers jours de cette vie paysanne qui lui paraissait immuable enfant. Entre l'homme et la nature, la relation n'a cessé de se tendre. A qui la faute ? Dans ce grand roman de "la nature humaine" , Serge Joncour orchestre presque trente années d'histoire nationale où se répondent jusqu'au vertige les progrès, les luttes, la vie politique et les catastrophes successives qui ont jalonné la fin du XXe siècle, percutant de plein fouet une famille française. En offrant à notre monde contemporain la radiographie complexe de son enfance, il nous instruit magnifiquement sur notre humanité en péril.
De retour dans la forêt des Landes suite à l'incarcération de son frère aîné, rattrapé par ses souvenirs d'enfance, harcelé par les SMS & SOS du détenu, bouleversé par l'agonie du père, cerné par les huissiers, Alexandre Labruffe, auteur et narrateur, oscille entre stupeur et parano, non-dits et délires. Parti depuis plus de quinze ans en Asie où il était attaché culturel à l'Alliance française en Chine et en Corée, il ne se doutait pas qu'il devrait revenir en urgence au chevet d'une famille dont il avait pris soin de s'éloigner. Le retour dans les Landes, retour au source du dysfonctionnement familial, le met dos au mur, même s'il résiste à comprendre ce qui s'est joué dans son enfance. Nous l'avions découvert dans deux très courts récits détonants « Chronique d'une station service » et « Un hiver à Wuhan » où il excellait dans la narration brève, incisive et comique. Dans ce récit intime, paranoïaque, burlesque et décapant, il pratique une forme d'autodérision noire qui n'épargne aucun de ces personnages, il brises le miroir, parle à ses fantômes et se confronte à son histoire sans pathos et avec énormément d'humour.
1986, Pretoria. Rachel, matriarche de la famille Swart, a fait une promesse avant de mourir : léguer sa maison à Salome, sa domestique noire. Cette décision divise le clan : les langues se délient, les rancœurs et les convoitises s’exacerbent au point de faire voler en éclats les liens qui unissent les uns et les autres. Cette promesse doit-elle être tenue, et à quel prix ?
À travers le déclin d’une famille protestante, c’est toute l’histoire d’un pays que Damon Galgut dessine en filigrane dans une langue virtuose qui nous fait entendre les voix de chacun de ses personnages.
Damon Galgut est né en 1963 à Pretoria, en Afrique du Sud. Lauréat de nombreux prix littéraires, il est l’un des plus célèbres romanciers de son pays. La Promesse a remporté le Booker Prize en 2021.
"Connemara" c’est l’histoire d’un retour au pays, d’une tentative à deux, le récit d’une autre chance et d’un amour qui se cherche par-delà les distances et les parcours de vie. Celle qui revient, c'est Hélène, elle a bientôt 40 ans, elle a fait des études, une belle carrière dans des sociétés de conseils. Elle manie à merveille le langage de l'entreprise, elle connait les ressorts d'une évolution de carrière réussie jusqu'au jour où la pression trop forte l'a fait dévisser. Elle fait un burn out et décide avec sa famille de revenir vivre et travailler dans sa région natale où elle suppose que la vie sera plus douce. Elle a réalisé le programme des magazines et le rêve de son adolescence : partir, changer de milieu, réussir. Et pourtant, le sentiment d'insatisfaction plane au dessus de ses rêves accomplis, elle décide de reprendre contact avec celles et ceux qu'elle a connu.e.s quand elle était adolescente, elle les suit sur les réseaux sociaux et se décide à joindre Christophe, qui était, vingt ans plus tôt, la coqueluche du lycée. Qu'attend-elle de cette rencontre ? Vivre l'histoire qui n'avait pas eu lieu quand ils avaient quinze ans ? Mesurer la distance entre leurs parcours ? Prendre sa revanche sur celui qui était l'obsession de toutes les filles ?
Dans la chaleur exaltante de l'été 1977, la jeune Calista quitte la Grèce pour découvrir le monde. Arrivée à Los Angeles, elle fait une rencontre qui bouleversera sa vie : par le plus grand des hasards, elle se retrouve à la table du célèbre cinéaste Billy Wilder. Quelques mois plus tard, pendant le tournage en Grèce de Fedora, la jeune femme, qui ne connaît alors rien au cinéma, devient l'interprète du réalisateur le temps d'un fol été. Tandis qu'elle s'enivre de cette aventure dans les coulisses du septième art, Billy Wilder vit ce tournage comme son chant du cygne... un très bel hommage à l'un des plus grands esprits du cinéma américain.
"La maison des Hollandais" est le décor et le personnage principal du nouveau roman de l'auteure américaine Ann Patchett. La maison des VanHoebeek, nom du couple qui la fit construire et dont il reste quelques portraits sur les murs, est une demeure de conte de fées. Un père y élève ses deux enfants Maeve et Danny Conroy. Les nurses s'ocupent des petits, le père gère ses affaires jusqu'à l'arrivée d'Andréa qui devient la seconde épouse et la terrible marâtre qui n'aura de cesse d'éloigner les enfants de la demeure. Des années après la mort de leur père et la perte de la maison, Maeve et Danny rôdent toujours autour, évoquant le passé et leurs difficultés à construire leur propre vie. On retrouve dans ce roman les thèmes favoris d'Ann Pratchett, elle y interroge les infinies répercussions qu'une rencontre peut avoir dans la vie des autres et la déflagration d'un événement imprévu sur le reste de l'existence.
Porca miseria est l’histoire d’une famille, celle de Tonino Benacquista. De ses parents, Cesare et Elena, émigrés italiens arrivés en banlieue parisienne dans les années 50. De sa fratrie, dont il est le benjamin, et le seul à être né en France. Il y retrace son enfance à l’ombre d’un père ouvrier à l’usine, qui noie son amertume dans l’alcool, et d’une mère déracinée, éprouvée par l’exil. Toutefois il est question ici avant tout d'une conquête, souvent drôle et inattendue, celle de la culture et de la langue françaises. En racontant le devenir d’un jeune autodidacte que la fiction sauvera des affres du réel, Tonino Benacquista signe un récit des origines d’une humanité poignante. Pour la première fois, ce raconteur d’histoire raconte la sienne, son enfance, sa famille et l’histoire du jeune homme qu'il fut, sauvé par les mots, mais pas ceux des autres, ceux qu'il va s'approprier. Ce récit est aussi une promenade dans la mémoire et la tentation toujours présente d'imaginer pour celles et ceux qu'il a aimé.e.s d'autres vies. C'est un émouvant roman de deuil et de réconciliation.