"J'ai retrouvé l'autostoppeur dans une petite ville du sud-est de la France, après des années sans penser à lui. Je l'ai retrouvé amoureux, installé, devenu père. Je me suis rappelé tout ce qui m'avait décidé, autrefois, à lui demander de sortir de ma vie. J'ai frappé à sa porte. J'ai rencontré Marie". Avec "Par les routes", Sylvain Prudhomme raconte la force de l'amitié et du désir, le vertige devant la multitude des existences possibles. Un récit tout en douceur, en générosité et en tolérance. Des êtres se rencontrent, se croisent, se retrouvent, ils se regardent vivre. Chacun essaie de faire ce qui lui paraît le mieux pour lui même. Le narrateur est écrivain et part s'enfermer dans un appartement dans le sud de la France, c'est là qu'il croise un ami qu'il a connu étudiant et avec lequel il a beaucoup voyagé, ce dernier n'a pas renoncé à ses rêves d'escapades et part régulièrement en stop en France et parfois plus loin. Il vit avec Marie qui est traductrice, ils ont un jeune fils. Le récit tourne autour de ce personnage qui ne peut vivre qu'en état de partance et qui a construit son existence avec cet impératif. On le voit évoluer par le regard des autres personnages qui vivent ses absences à leur manière, mais dans un profond respect de sa liberté. Portés par la douceur du style et des regards, on suit les pérégrinations de l'autostoppeur, ses retours, la vie qui évolue autour de ses absences, et on se retrouve étonnamment proche de ce trio qui aborde avec tant de sérénité les surprises de la vie. Un récit excessivement attachant.