Quand Sorj Chalandon fuit la maison familiale, il a 17 ans. Il va renaître sous le nom de Kells.
Kells voyage en Inde, se retrouve à la rue à Paris dans les années 70, connaît la faim, la mendicité. Gamin perdu sauvé par le militantisme politique, la découverte du cinéma et l'Université de Vincennes.
Un roman d'apprentissage qui raconte une époque et une traversée des ténèbres d'une puissance rare.
C'est en ouvrant une boîte d'archives photographiques et en scrutant, au fil des années, le visage et le corps de sa mère que Catherine Millet tente de saisir celle qui restera à jamais une énigme.
Un récit précis, tout en retenue, et tendu vers celle qui ne cesse de se dérober.
Un livre d'amour et de réconciliation.
En 1976, le père de l'auteur a rouvert la maison qu’il avait reçue de sa mère, restée fermée pendant vingt ans. À l’intérieur : un piano, une commode au marbre ébréché, une Légion d’honneur, des albums de photographies sur lesquelles un visage a été découpé aux ciseaux.
Une maison peuplée de récits, où se croisent deux guerres mondiales, la vie rurale de la première moitié du vingtième siècle, mais aussi Marguerite, sa grand-mère, sa mère Marie-Ernestine, la mère de celle-ci, et tous les hommes qui ont gravité autour d’elles.
Toutes et tous ont marqué la maison et ont été progressivement effacés. L'auteur a tenté de les ramener à la lumière pour comprendre ce qui a pu être leur histoire, et son ombre portée sur la nôtre.
Un immense récit. Un trés grand livre.
Transposant dans une langue actuelle, poétique et crue, une légende de femme sauvage, Grégory Le Floch nous conte la folle échappée d’une jeune héroïne queer à la croisée de tous les combats écologiques et humanistes de notre époque.
Une adolescente, corpulente, lesbienne, victime de harcèlement, que ses parents et ses camarades de lycée surnomment Mont Perdu a des rêves qui ne sont pas ceux de son village des Pyrénées, encore aux prises avec des traditions archaïques. L'adolescente trouve refuge auprès des montagnes, les seules qui lui parlent et la comprennent. Et peu à peu, Mont Perdu va se métamorphoser en ourse.
Ce premier roman noir de Nina Allan - fascine autant par son intrigue et sa subtilité psychologique, que par l'atmosphère ambiguë qui imprègne cette île écossaise. Il s'agit d'une enquête sur le passé, sur ce qui échappe à notre compréhension, sur notre mémoire défaillante et notre propension à déformer les événements pour essayer de tenir nos traumatismes à distance. Jadis, une tragédie a eu lieu dans la maison de la famille Craigie, sur l'île de Bute. Après le triple assassinat de Susan, l'épouse, de l'adolescente Shirley et du petit Sonny, la police et les habitants de l'île avaient rapidement suspecté le père de famille, l'ombrageux John Craigie.
Shirley était la meilleure amie de Catherine. Devenue photographe, Cath s'intéresse aux "maisons du crime". Vingt ans après les faits, elle revient sur l'île pour photographier cette demeure qu'elle a si bien connue. En arrivant sur Westland Road, elle découvre que la maison Craigie est désormais occupée par une jeune femme, Alice Rahman, une analyste financière qui a voulu fuir son métier, son couple et l'anxiété qu'elle ressentait à Londres. L'étrangeté de la situation rapproche Cath et Alice, et les amène à réexaminer le "familicide" commis par Craigie - une affaire dans laquelle subsistent beaucoup trop de zones d'ombre...
Quelque part en Lorraine un jour de 2020, pour faire de la place dans le caveau familial, Simone est incinérée. On redécouvre alors l’habit traditionnel indochinois qu’elle portait dans son cercueil. Une tunique de couleur bleue dont on ne savait qu’une chose : le mari de Simone, Paul, la lui avait envoyée au début de la guerre d’Indochine, avant de disparaître.
Le narrateur hérite de ce vêtement en même temps que d’un carton portant la mention « Nancy-Saïgon » et contenant la correspondance de Paul et Simone. Reclus dans son studio, il parcourt ces lettres. Au fil des pages, un homme apparaît – un certain Tilleul. Un homme dont le rôle se révèle complexe, voire trouble. Et qui semble faire le lien entre des désirs et des crimes.
Dans ce roman au style éblouissant, le face-à-face entre deux êtres, égarés ensemble au bout du monde, évolue au gré des langueurs et des férocités de la guerre. À travers le passé colonial de l’Indochine, c’est ainsi l’histoire d’une famille qui se trouve bouleversée.
Une femme est partie. Elle a quitté la maison, défait sa vie. Elle pensait découvrir une liberté toute neuve mais elle éprouve l’élémentaire supplice de l’arrachement. Analyse subtile de la manière dont la rupture déforme le corps et l'âme. Observation fine du temps et des moeurs, souvent drôle, malgré la panique qui s'est emparée de cette femme et qui réveille des peurs archaïques. Ce texte est aussi celui du retour aux origines sociales et géographiques qui occasionnèrent également en leur temps des ruptures souhaitées mais qui avaient conduit à faire silence sur des événements traumatisants. Comme dans un conte parfois terrifiant, la narratrice redevient l'animal apeuré de son enfance.
L'histoire de trois destins, de trois femmes, dont une seule est une survivante : l'autrice. Ce livre inclassable, leur rend hommage. A la croisée de l'enquête, de l'essai, du récit autobiographique, Nathacha Appanah nous fait revivre les vies de ces femmes victimes de leurs bourreaux, leurs conjoints. Mais elle va plus loin. Elle explique les mécanismes d'emprise et montre les rouages de la violence ordinaire, conjugale. Avec une franchise telle que notre cœur est bouleversé et nos émotions décuplées à la lecture du livre. Tout le long de la lecture, la voix si douce et spéciale de l'autrice nous accompagne, pour nous livrer l'indicible mais surtout elle enquête, rencontre les familles, reconstruit les histoires de vies pour redonner toute leur identité et légitimité à ces femmes qu'on a voulu effacer.
Clothilde Mélisse double de l'autrice, pièce maîtresse dans l'oeuvre d'autofiction de Chloé Delaume, a elle aussi vécu sous la tutelle d'un homme qui au nom de l'amour la dépouilla d'elle même. Elle garde de ce concubinage une honte farouche dont elle tait l'origine à ses proches, et qui trop souvent l'empêche de respirer. A l'occasion d'un week-end entre amies dans la ville où elle vécut avec Monsieur, vingt ans auparavant, tout remonte à la surface et la contraint à sortir du déni. Clotilde se demande si libérer sa parole pourrait aider la honte à enfin changer de camp
Chloé Delaume combine une écriture à la fois ludique, poétique et lyrique oscillant entre mélancolie et humour. Ses textes, souvent marqués par un ton féministe corrosif et engagé, sont parsemés de vers et de jeux de mots.
Peut-on être en paix en ignorant tout de sa lignée ? Où chercher la sagesse quand un feu intérieur nous dévore ? Qu'est-ce que la folie, sinon le pays des souffrances qui n'ont nulle part où aller ? "
Haute-Folie" est un nom de lieu et raconte la vie de Josef.
Servi par un style fulgurant, ce roman cruel et lumineux explore la marginalité et les malédictions qui touchent ceux dont l'histoire est ensevelie sous le silence.