Le nouveau roman de Laurent Gaudé est un miroir tendu à nos sociétés consuméristes en proie à l’effondrement. Il fait suite à "Chien 51".
Mais il abrite aussi l’idée d’un ailleurs, d’un refuge face au désastre, nommé résistance.
Zem, l’ancien flic déclassé de la zone 3 – le “chien” au matricule 51 incarne cet engagement.
Kayden, brillante élève de Terminale doit-elle "jouer le jeu"? Tenter le concours d'entrée à Sciences Po en profitant du dispositif d'intégration des jeunes des quartiers comme lui conseille une professeure de Français ?
Elle a tout pour réussir mais le jeu en vaut-il la chandelle ? Réflexion sur la discrimination positive et ce qu'elle implique. Fatima Daas signe un roman puissant sur l’ambition et la quête d’identité.
Un grand roman d’aventures, porté par les flots tourmentés du Mississippi qui pose un regard incisif entièrement neuf sur l'esclavage et le racisme.
Percival Everett transforme le personnage de Jim créé par Mark Twain, dans son roman "Huckleberry Finn", en un héros inoubliable. "James" est l’histoire déchirante d’un homme qui tente de choisir son destin.
Prix Pulitzer 2025.
Antonio Munoz-Molina interroge avec une grande subtilité les choix et les motivations profondes qui déterminent une vie entière. Gabriel Aristu quitta Madrid pour San Francisco en1967, laissant derrière lui un pays suffoquant sous le fascisme et l'église, et une femme Adriana Zuber qu'il pensait aimer éperdument. Comment l'exil, l'assimilation culturelle, l'immersion dans une autre langue transforment l'identité. Et comment, porté par le temps qui passe, par certaines lâchetés et complaisances, il est facile de s’égarer loin de celui qu’on pensait devenir.
Après "La Carte Postale" et "Gabriële", Anne Berest déploie un nouveau chapitre de l’exploration de son arbre généalogique : la branche finistérienne.
Ici, la petite et la grande Histoire ne cessent de s’entremêler. Depuis la création des premières coopératives paysannes jusqu’à mai 68, en passant par l’occupation allemande dans un village du Léon et la destruction de Brest.
Exploration des « transmissions invisibles » et ses interrogations autour de la trans-généalogie.
Western métaphysique qui brouille les frontières des genres littéraires. Une fresque épique traversée de questionnements existentiels et où l'aventure conduit à l'introspection. Si Abel est digne des plus grandes légendes du far west, le thème de cette œuvre n'est pas le western, mais bien le sens de la vie. A la fois pistolero et philosophe, Abel Crow, personnage principal d'un western imaginaire, nous raconte les étapes importantes de sa vie. Il nous livre sa quête de soi, ce qui fait qu'il est lui.
Sous une narration musicale, rythmée par de courts chapitres, construit comme un journal intime, Alessandro Barrico, reconstruit le puzzle de la vie d'un homme. Cette reconstitution est possible par le prisme de trois personnages féminins ( l'amante, la sœur et la mère) qui nous livrent le portrait d'un homme qui se cherche un destin. Roman mystique, conte parabolique, mais physique et primitif, Alessandro Barrico signe une œuvre poétique unique et envoûtante. Et on se prend à s'interroger à notre tour sur le sens de notre vie.
Comme née du paysage, une femme apparaît dans un village où elle n’a jamais mis les pieds mais où tout le monde semble connaître son histoire. Silencieuse elle vit à petits pas, sans faire de bruit. Elle porte le deuil d’un fils. Cette femme s’appelle Marie, mère et sainte, nous la reconnaissons bien évidemment sans qu’elle soit spécifiquement nommée dès les premières pagnes. Mais dans ce village, et dans ce livre écrit tout en douceur et en finesse, c’est une autre version d’elle même qu’elle va découvrir. Elle ne renie rien de son passé, de son destin mais elle va s’inscrire dans un autre présent qui transforme l’iconographie figée de cette femme en une présence terrestre bien différente de celle que l’on connaît, grâce aux rencontres, à la conscience de la beauté et du présent, et à l’écriture. Un livre apaisant, consolant, doux et extrêmement beau qui parle de la puissance des mères.
Frith a six ans quand sa mère Hayley, professeure et traductrice de poésie chinoise, décide de plaquer sa carrière universitaire pour venir s’installer dans une cabane rustique au pied des montagnes du Vermont et s’inventer une vie libre et belle. Ce retour à la terre est rude, mais toutes deux subsistent grâce à
la pommeraie qui flanque leur terrain et au sirop d’érable qu’elles produisent. Scolarisée à domicile, l’intrépide Frith s’imagine reine de leur paradis sauvage, ignorant tout des peines et des regrets qui ont poussé Hayley à se réfugier ici. Saison après saison, mère et fille vivent en autarcie, affrontant
“le monde et ses déceptions main dans la main”, jusqu’au jour où Rose, une artiste locale, frappe à leur porte et bouleverse leur existence.
Près de trente ans plus tard, Frith se remémore les jours heureux d’avant les tragédies et revisite sa relation fusionnelle avec Hayley à travers les sublimes poèmes qu’elle lui a légués.
L’auteur de "La Rivière" signe un roman tout en pudeur et délicatesse, nimbé d’une mélancolie tchékhovienne, sur les pertes de l’enfance, les amitiés indéfectibles et la force inébranlable de l’amour entre mère et fille.
« Les bouchères » Sophie Demange : Anne a repris la boucherie paternelle à Rouen, son père est mort l’année précédente et elle souhaite faire de cette enseigne un lieu qui magnifiera la matière, le savoir faire et où s’exprimeront les caractères de celles qui la feront vivre. Cette boucherie sera une boucherie de bouchères, un défi puisque ce métier est depuis toujours la chasse gardée des hommes et dans l’inconscient collectif une boucherie est tenue par un boucher. Ce seront elles, Anne, Stacey et Michèle qui trancheront, découperont et transformeront cette enseigne à leur image. Derrière le billot, elles arborent leurs ongle pailletés et leurs avant bras musclées. L’amour du métier a réuni ces trois femmes mais elles seules savent ce qui les lie plus profondément, un passé qui ne passe pas et qui se rappelle bien malgré elles à elles. Quand certains notables s’évaporent sans laisser de traces, les regards se tournent vers la boucherie. Un roman féministe explosif et jubilatoire.
À dix-sept ans, à l’âge des romans à l’eau de rose, des serments d’amitié et des poèmes de Rimbaud, une jeune fille fume une cigarette à la fenêtre de sa chambre. Cette transgression déclenche la violente fureur de sa mère. Un ultimatum lui est alors posé : elle devra produire un certificat de virginité. L’examen gynécologique forcé sera sa « première fois ». Comment sortir de l’enfance quand tous les adultes nous trahissent ? Comment aimer quand ceux qui nous aiment nous détruisent ?
"Dans ce premier roman, la poétesse franco-marocaine Rim Battal pointe la persistance d’un patriarcat « imbu de lui-même » qui s’immisce dans l’intimité des femmes. Mais adresse également un beau message d’espoir et d’émancipation."
"On y entend le feu de la rage, les soubresauts salvateurs de l’ironie. On goûte l’arrachement et l’envol de l’adolescente, son émancipation par l’art et l’écriture, ses flèches contre le mensonge et la folie du monde. On pense au documentaire Les Filles d’Olfa, dont ce récit partage la violence et l’humour, la fierté offensive et la grâce formelle. Une même vitalité à dire, témoigner, ferrailler et accorder son pardon tout en criant la blessure."
Au sommet de sa carrière, Elsa M. Anderson, pianiste virtuose, perd ses moyens et quitte la Salle dorée de Vienne en plein récital du Concerto n°2 de Rachmaninov. Une fuite en avant qui prend rapidement la forme d'une quête d'identité. À Athènes d'abord, dans un marché aux puces, où la jeune pianiste observe une inconnue affublée d'escarpins en peau de serpent en train d'acheter une paire de petits chevaux mécaniques. Elsa ne peut alors s'empêcher de convoiter les mêmes objets, comme s'ils détenaient la clé d'un secret bien enfoui en elle. D'Athènes à Londres puis à Paris, au fil des réapparitions soudaines de ce mystérieux double en talons hauts qui semble la poursuivre, "Bleu d'août" dresse le portrait éblouissant et virtuose, tout en mélancolie et métamorphose, d'une femme empêchée de jouer sa partition tant qu'elle ne se confronte pas à son passé. Cette part fantôme qui hante la vie de l'héroîne malgré tout ses efforts d'effacement permet aussi de rebattre les cartes pour Deborah Levy et de remettre en cause les destins qui s'imposent.