Un bébé d'or pur" Margaret Drabble - éd C. Bourgois

 

« Un bébé d'or pur » Margaret Drabble – éd Bourgois

Peu connue en France, Margaret Drabble fait ses débuts littéraires dans les années 60 et appartient à la tradition anglo-saxonne classique, héritière directe de Jane Austen. Elle met en avant dans ses romans, la vie domestique en général et l'expérience féminine en particulier.

Ce livre est son dix-huitième roman, il évoque, durant la période des années 70 à nos jours, l'histoire d'une femme, mère d'une enfant handicapée mentale. Elle consacrera sa vie à veiller sur cet être aimé, qui incarne à sa manière, dans une société peu tournée vers le spirituel, un don à chérir et protéger. C'est une réflexion profonde, absolument dénuée de visée morale, sur l'amour et l'amitié, l'évolution des moeurs et la place que prennent, malgré eux, certains êtres capables de mobiliser des sentiments purs et incarnés.

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"Le tort du soldat" Erri de Luca éd Gallimard

"Le tort du soldat" Erri de Luca - éd Gallimard

 

« Le tort du soldat » Erri de Luca – éd Gallimard

C'est un court récit, très dense dans lequel s'entremêlent deux histoires. Celle du narrateur, si proche de l'auteur, qui passe ses journées, comme lui, en montagne et qui le soir venu traduit du yiddish, tout en évoquant ses souvenirs d'enfance : l'île d'Ischia, Naples... La seconde histoire est celle de la fille d'un ancien soldat nazi réfugié en Italie et dont « le seul tort fut d'avoir perdu la guerre ». Aucun lien en apparence entre ces deux personnages qui comprennent chacun à leur manière l'importance du silence et le pouvoir des mots à demi prononcés. 

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"La petite communiste qui ne souriait pas" Lola Lafon - éd Actes Sud

 

« La petite communiste qui ne souriait pas » Lola Fafon – éd Actes Sud

Fascinée par le destin de la  gymnaste roumaine Nadia Comaneci, qui apparu pour la première fois au public international en 1976 au Jeux Olympiques de Montréal, Lola Lafon entreprend d'imaginer l'expérience que vécut cette fillette qui est devenue le symbole d'une Europe révolue.

Cette acrobate a voltigé d'Est en Ouest devant des juges sportifs, politiques et médiatiques. Elle a incarné le rêve de la perfection et du dépassement sans limites.

Personne n'avait jugé bon de s 'intéresser de si près à ce que cette enfant avait ressenti durant ses années de formation et d'exposition. Née plus tard, Lola Lafon n'a pas connu, au moment de sa gloire, l'icône des tapis et des barres, pourtant la fascination demeure intacte et nous permet de revivre plus de quarante après cet enchantement.

 

"Réparer les vivants" Maylis de Kerangal - éd Verticales

 

« Réparer les vivants » Maylis de Kerangal – éd Verticales

Simon Limbres, jeune surfeur normand se retrouve après une nuit de glisse au service de réanimation aux urgences du Havre. Le pronostic est sans appel, le jeune homme ne survivra pas. Aux parents foudroyés de douleur, on parle du don d'organes et d'une décision imminente à prendre pour permettre à d'autres de survivre.

S'enclenche alors la course contre la montre pour récupérer les organes de Simon. C'est Thomas Rémige, infirmier coordinateur du service de prélèvement des organes, qui orchestre ces opérations. Malgré la description très précise des actes chirurgicaux successifs, cela s'apparente à une cérémonie antique :  un chant  scande les gestes des chirurgiens qui travaillent à  la remise en état du corps du mort. C'est une mélopée, un poème qui raconte comment la vie et la mort se rejoignent.

 

"Opération Sweet Tooth" Ian McEwan - éd Gallimard

 

« Opération Sweet Tooth » Ian McEwan -é d Gallimard

En grande Bretagne, dans les années 70, la guerre froide est loin d'être finie. Serena Frome se présente comme la recrue idéale pour le M15 car la légendaire agence de renseignement a décidé de régner sur les esprits en encourageant des écrivains, dont l'idéologie s'accorde à celle du gouvernement. Serena, lectrice compulsive semble être la candidate idéale pour infiltrer l'univers de Tom Haley, un jeune auteur prometteur.

Mêlant fiction et réalité, le romancier souligne l'influence de la littérature sur nos existences. C'est un roman intelleligent, emprunt de nostalgie et surtout un grand roman d'amour.

 

"En finir avec Eddie Bellegueule" Edouard Louis - éd du Seuil

 

« En finir avec Eddie Bellegueule » Edouard Louis – éd Seuil

Eddie Bellegueule c'est lui, Edouard Louis, ou c'était lui durant l'enfance et l'adolescence. Aujourd'hui le romancier a 21 ans, il est étudiant et vit à Paris. De son enfance en Picardie il dit « De mon enfance, je n'ai aucun souvenir heureux. » il fut un enfant différent, harcelé au collège, moqué pour ses allures efféminées, sa voix haut perchée. Il reçoit insultes, crachats et humiliations. Le livre est écrit en deux langues, celle de l'auteur et celle de la rue par laquelle transite la violence reçue. Mais au delà du récit d'enfance, c'est tous les mécanismes de résistance dont parle le narrateur et l'explication d'un milieu social dans lequel le langage n'existe pratiquement plus, la haine l'a emporté. Il raconte ici la rupture et la métamorphose, il a réussi l'exploit de se ré-inventer lui-même. C'est un récit admirable qui se lit aussi pour sa valeur sociologique

 

"Jours noctures" Myriam Anissimov - éd du Seuil

 

« Jours nocturnes » Myriam Anissimov – éd Seuil

Avant de devenir la biographe de Primo Levi, Romain Gary et Vassili Grossman, Myriam Anissimov fut tour à tour photographe, actrice, fripière au puces... loin des espérances maternelles qui aurait souhaité qu'elle fut médecin ou avocat. L'auteur raconte ces parcours sinueux et incertains.

Elle  raconte aussi la relation mortifère avec sa mère « ma mère m'a aimée en me haïssant, je l'ai haïe en l'aimant » mais ce roman ne se focalise pas sur ce personnage central, il évoque les amis, les amants, les rencontres P. Modiano, L. Cohen et tant d'autres, dans un tableau, à multiples entrées, émouvant et drôle.

 

"L'année des volcans" F.G. Lorrain - éd Flammarion

 

« L'année des volcans» François-Guillaume Lorrain – éd Flammarion

C'est l'histoire de trois monstres du cinéma Anna Magnani, Ingrid Bergman et Roberto Rossellini.

Bergman vient de quitter Magnani pour Bergman, les deux femmes tournent sur deux îles voisines en Italie, Stromboli et Vulcano. Elles s'invectivent et souffrent à distance, Bergman manipule et ils font tous trois les choux gras de la presse à scandale. Le romancier recompose le puzzle de ses vies enchaînées par la passion. Ce récit se dévore comme une chronique émouvante d'une époque.

 

"Le dernier mot" Anif Kureishi - éd Bourgois

 

« Le dernier mot » Hanif Kureishi – éd C. Bourgois

Ce récit raconte la rencontre entre un écrivain et son biographe. Deux hommes s'affrontent sur un cours de tennis à coups de livres, de souvenirs de femmes dans un huis clos campagnard. C'est subtile, drôle et intelligent, une grande partie du texte tire son rythme des conversations tendues et parfois violentes entre l'auteur et son biographes qui se disputent les mots, les chutes et rivalisent surtout comme deux mâles dominants, tour à tour, manipulateur, soupçonneux et orgueilleux. Une joute oratoire jubilatoire et un grand exercice d'analyse psychologique qui n'épargne personne.

 

"Le peintre d'éventail" Hubert Haddad - éd Zulma

C'est au fin fond de la contrée d'Atôra que Matabei se retire pour échapper à la fureur du monde. Dans cet endroit perdu entre montagnes et Pacifique, il prend pension dans une auberge tenue par une femme et il apprend peu à peu à connaître ses habitués, tous singuliers et fantasques. Attenant à l'auberge se déploie un jardin hors du temps. Le nouvel arrivant s'attache au vieux jardinier qui consacre sa vie au déploiement de cet espace végétal. Il découvre en lui un extraordinaire peintre d'éventails et décide de devenir son disciple. C'est un magnifique roman initiatique qui laisse le lecteur médusé par tant de beauté. Le plaisir de lecture est immense et rare.

 

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"Crime d'Honneur" Elif Shafack - éd Phébus

Elif Shafack confronte l'intransigeance des croyances religieuses et culturelles du monde musulman quand celui-ci fraye avec les valeurs du monde occidental. Le sujet, maintes fois abordé au cinéma, en littérature ou lors de débats, n'était pas facile à maîtriser sans risquer de tomber dans une analyse sociologique complaisante. 

Il meurt en Europe des milliers de femmes, tuées parce qu'elles ont déshonoré la famille en transgressant le code de l'honneur, même si elles vivent depuis des années en Europe, et même si leurs époux ne respectent plus les traditions. Pembe est une de ces femmes, victime de la violence familiale, Elif Shafack raconte son histoire.

 

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Prochainement

 

Jeudi 25 avril 

 leconvoi

Rencontre avec Beata Umubyeyi Mairesse

Le 18 juin 1994, quelques semaines avant la fin du génocide des Tutsi au Rwanda, Beata Umubyeyi Mairesse, alors adolescente, a eu la vie sauve grâce à un convoi humanitaire suisse.Treize ans après, elle entre en contact avec l'équipe de la BBC qui a filmé et photographié ce convoi. Commence alors une enquête acharnée (entre le Rwanda, le Royaume-Uni, la Suisse, la France, l'Italie et l'Afrique du Sud) pour recomposer les événements auprès des témoins encore vivants : rescapés, humanitaires, journalistes. Nourri de réflexions sur l'acte de témoigner et la valeur des traces, "Le convoi" offre une contribution essentielle à la réappropriation et à la transmission de cette mémoire collective.

Lieu : 19h, Bibliothèque Benoîte Groult. Réservation conseillée

 

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