"Le bug humain" Sébastien Bohler - éd Robert Laffont

Plus qu'un moment critique nous vivons une véritable tragédie. Surpopulation, surpoids, surproduction, surconsommation, surchauffe, surendettement, nous avons basculé dans l'ère de tous les superlatifs qui mène l'humanité tout droit à sa perte. Si la capacité des ressources de la planète sont comptées, alors nos jours aussi le seront... Inéluctablement. Mais alors que la situation empire heure après heure, aucune réponse collective tangible ne vient. Nous voyons le mur se rapprocher et nous ne faisons rien. La conscience de ce qui nous attend ne semble avoir aucun effet sur le cours des événements. Pourquoi ?
Sébastien Bohler docteur en neuroscience et rédacteur en chef du magazine Cerveau et psycho apporte sur la grande question du devenir contemporain un éclairage nouveau, dérangeant et original. Pour lui, le premier coupable à incriminer n'est pas l'avidité des hommes ou leur supposée méchanceté mais bien, de manière plus banalement physiologique, la constitution même de notre cerveau lui-même. Au cœur de notre cerveau, un petit organe appelé striatum régit depuis l'apparition de l'espèce nos comportements. Il a habitué le cerveau humain à poursuivre 5 objectifs qui ont pour but la survie de l'espèce : manger, se reproduire, acquérir du pouvoir, étendre son territoire, s'imposer face à autrui. Le problème est que le striatum est aux commandes d'un cerveau touours plus performant (l'homme s'est bien imposé comme le mammifère dominant de la planète) et réclame toujours plus de récompenses pour son action. Tel un drogué, il ne peut discipliner sa tendance à l'excès. À aucun moment, il ne cherche à se limiter. Hier notre cerveau était notre allié, il nous a fait triompher de la nature. Aujourd'hui il est en passe de devenir notre pire ennemi.

"Le venin dans la plume" Gérard Noirel - éd La Découverte

Pour comprendre la place qu'occupent aujourd'hui Éric Zemmour et ses idées réactionnaires dans l'espace public français, ce livre analyse ses écrits en regard de ceux d'Édouard Drumont, pamphlétaire d'extrême droite de la fin du XIXe siècle et du début XXe. Il met ainsi en lumière une matrice du discours réactionnaire. La place qu'occupe Éric Zemmour dans le champ médiatique et dans l'espace public français suscite l'inquiétude et la consternation de bon nombre de citoyens. Comment un pamphlétaire qui alimente constamment des polémiques par ses propos racistes, sexistes, homophobes, condamné à plusieurs reprises par la justice, a-t-il pu acquérir une telle audience ? Pour comprendre ce phénomène, ce livre replace le cas Zemmour dans une perspective historique qui prend comme point de départ les années 1880, période où se mettent en place les institutions démocratiques qui nous gouvernent encore aujourd'hui. Ce faisant, il met en regard le parcours d'Éric Zemmour et celui d'Édouard Drumont, le chef de file du camp antisémite à la fin du xixe siècle. Car les deux hommes ont chacun à leur époque su exploiter un contexte favorable à leur combat idéologique. Issus des milieux populaires et avides de revanche sociale, tous deux ont acquis leur notoriété pendant des périodes de crise économique et sociale, marquées par un fort désenchantement à l'égard du système parlementaire. Dans ce saisissant portrait croisé, Gérard Noiriel analyse les trajectoires et les écrits de ces deux polémistes, en s'intéressant aux cibles qu'ils privilégient (étrangers, femmes, intellectuels de gauche, etc.) et en insistant sur les formes différentes que ces discours ont prises au cours du temps (car la législation interdit aujourd'hui de proférer des insultes aussi violentes que celles de Drumont). L'historien met ainsi en lumière une matrice du discours réactionnaire, et propose quelques pistes pour alimenter la réflexion de ceux qui cherchent aujourd'hui à combattre efficacement cette démagogie populiste.

"Barbarossa" 1941 la guerre absolue - Jean Lopez et Lasha Otkhmezuri - éd Passés composés

L'opération Barbarossa, qui s'ouvre le 22 juin 1941, ne ressemble à aucune autre dans l'Histoire. Elle met aux prises les deux systèmes militaires les plus puissants et les deux régimes les plus brutaux. Les plans sont ineptes, les armées bien en dessous de leurs missions. Dans le combat comme dans l'occupation, la Wehrmacht conjugue la logique exterminatrice du nazisme avec celle de sa propre culture militaire, qui pousse la terreur à son paroxysme. L'Armée rouge se vide de son sang, prise entre les feux d'un ennemi affranchi de toutes les normes humaines et la répression sauvage du bolchevisme stalinien. Dix millions d'hommes s'affrontent lors de batailles aux proportions monstrueuses : les plus gros encerclements, les percées les plus spectaculaires, les retournements les plus improbables aussi. Le résultat de cette moisson de superlatifs est la création d'un brasier de proportions inouïes. Combats, exécutions, exactions, famines délibérées tuent en 200 jours plus de 5 millions d'hommes, de femmes et d'enfants, de soldats et de civils.  Ce semestre d'une densité extrême, le plus létal de la Seconde Guerre mondiale, méritait sa fresque. C'est à la brosser que se sont attachés Jean Lopez et Lasha Otkhmezuri, passant du Kremlin au QG du Führer, des états-majors des Fronts à ceux des groupes d'armées, du NKVD aux Einsatzgruppen, des unités en marche aux usines et aux fosses d'exécution. Une somme unique et exceptionnelle. Prix du Guesclin 2019

"L'héritage des lumières" Antoine Lilti - éd EHESS Gallimard Seuil

Les Lumières sont souvent invoquées dans l'espace public comme un combat contre l'obscurantisme, combat qu'il s'agirait seulement de réactualiser. Des lectures, totalisantes et souvent caricaturales, les associent au culte du Progrès, au libéralisme politique et à un universalisme désincarné.
Or, comme le montre ici Antoine Lilti, les Lumières n'ont pas proposé une doctrine philosophique cohérente ou un projet politique commun. En confrontant des auteurs emblématiques et d'autres moins connus, il propose de rendre aux Lumières leur complexité historique et de repenser ce que nous leur devons : un ensemble de questions et de problèmes, bien plus qu'un prêt-à-penser rassurant. ​Les Lumières apparaissent dès lors comme une réponse collective au surgissement de la modernité, dont les ambivalences forment aujourd'hui encore notre horizon. Partant des interrogations de Voltaire sur le commerce colonial et l'esclavage pour arriver aux dernières réflexions de Michel Foucault, en passant par la critique postcoloniale et les dilemmes du philosophe face au public, L'Héritage des Lumières propose ainsi le tableau profondément renouvelé d'un mouvement qu'il nous faut redécouvrir car il ne cesse de nous parler.

"Terra incognita" Alain Corbin - éd Albin Michel

L'Histoire de l'ignorance est une question essentielle. Pendant des millénaires, nous, les humains, ne savions presque rien de la terre. Nous nous référions surtout à nos territoires, à nos paysages, à nos villages. Sur les cartes on pouvait lire par endroit : Terra Incognita. Ce livre raconte les incroyables auxquelles erreurs qu'il a fallu se heurter pour découvrir les secrets de notre planète bleue. Des erreurs parfois brillantes, souvent étranges, mais toujours fascinantes. A l'aube du XIXe siècle, la météorologie était pleine d'inconnues. En 1840, les fonds marins étaient totalement mystérieux. En 1870, la majorité des savants pensaient qu'une mer recouvrait les pôles. En 1900, nul n'avait atteint la stratosphère... L'ignorance a stimulé l'imaginaire de nos ancêtres. Le livre d'Alain Corbin réveille notre soif de savoir, et change notre regard sur le monde.

 

 

 

"Le triomphe de l'injustice" Emmanuel Saez et Gabriel Zucman - éd Seuil

Pour la première fois depuis plus d'un siècle, les milliardaires américains paient moins d'impôts, en proportion de leurs revenus, que chacun des autres groupes sociaux. Écrit par deux économistes qui ont révolutionné l'étude des inégalités, ce livre présente une analyse au scalpel de cette grande transformation.
Mêlant récit historique et analyse économique, Emmanuel Saez et Gabriel Zucman analysent les choix (et non-choix) qui ont conduit au triomphe de cette injustice fiscale, de l'exonération progressive des revenus du capital au développement d'une nouvelle industrie de l'évasion fiscale, en passant par l'engrenage de la concurrence fiscale internationale. Avec clarté et concision, ils expliquent comment l'Amérique, qui a été à la pointe du combat pour la justice fiscale pendant la moitié du xxe siècle, a tourné le dos à sa propre tradition.
Si l'on veut éviter que l'Europe ne s'enfonce dans la dérive inégalitaire et oligarchique qui a amené Donald Trump au pouvoir, il y a urgence à tirer les leçons de cette histoire. Car même si ce phénomène a été extrême de l'autre côté de l'Atlantique, le déclin de la progressivité fiscale dans un contexte de montée des inégalités n'est en rien spécifique aux États-Unis, et appelle des solutions globales. Le Triomphe de l'injustice propose une refondation de l'impôt à la fois visionnaire et pragmatique, à même d'apporter des solutions concrètes aux défis inégalitaires contemporains et de réconcilier la mondialisation et la justice économique.

"Le mondes des nouveaux autoritaires" Michel Duclos - éd de l'Observatoire

D'un bout à l'autre du globe, démagogues, « hommes forts », auto­crates et dictateurs en tout genre se suivent mais ne se ressemblent pas - tout en présentant un air de famille. Qui sont ces nouveaux autoritaires qui de plus en plus définissent l'air de notre temps et déterminent la politique mondiale ? Pour mieux comprendre l'itinéraire de ces dirigeants et les conséquences géopolitiques de leur montée en puissance, l'Institut Montaigne et l'ancien diplomate Michel Duclos ont fait appel à d'éminents spécialistes qui dressent un portrait psychologique, intellectuel et politique de chacun d'entre eux. De Poutine, Bolsonaro et Kim Jong-un à Trump, Orban, ou Erdogan, ou encore Salvini, Mohamed ben Salman et Maduro, dix-huit personnages hauts en couleurs - parfois effrayants, souvent menaçants - forment la famille des « nouveaux autoritaires », divisée en trois grandes fratries : nationalo-populistes dûment élus, « néo-autoritaires » en transition entre deux mondes et authentiques dictateurs.   Issus de généalogies variées, leurs positions diffèrent sur l'arc qui conduit de la démagogie au despotisme. Ils puisent tous cependant, à des degrés divers, dans la même « boite à outils » anti-libérale, où pêle-mêle s'entassent une xénophobie assumée, l'exaltation d'un rêve identitaire, la vindicte contre l'establishment, le contrôle des médias, la kleptocratie, et l'identification du pouvoir « populaire » à un dirigeant « fort ».  La jonction possible entre les nouveaux autoritaires de tous poils représente désormais une menace grave pour la démocratie libérale. D'ores et déjà, ils ont imposé dans les esprits dans le vaste monde une « tentation autoritaire » se substituant à l'attraction du « modèle libéral » qui paraissait avoir triomphé après la chute du mur de Berlin. 

"Des ordures et des hommes" Mireille Dumas - Denis Demonpion - éd Buchet Chastel

Ils ont eu des rêves. Et puis, la vie en a décidé autrement. Ils se sont engagés dans la Propreté des villes. Les éboueurs ont rarement la parole. Ce livre la leur donne. Ces hommes et ces femmes de tous horizons racontent leur métier et témoignent de nos comportements dans notre société de surconsommation. Chaque jour, des tonnes de déchets, jetés inconsidérément, envahissent le cœur des villes. Un enjeu capital ¿ et plus que jamais électoral ¿ pour l'environnement et la santé. La misère humaine, les éboueurs la côtoient en permanence. Des campements de migrants aux squats de sans-logis, des manifestations aux accidents ou aux attentats qui ont ensanglanté la France, ils sont là pour en effacer les traces. À travers leur regard, c'est le miroir d'une société heurtée qu'ils nous tendent. Non sans fierté.

 

 

 

"L'archipel français" Jérôme Fourquet - éd Seuil

En quelques décennies, tout a changé. La France, à l'heure des gilets jaunes, n'a plus rien à voir avec cette nation soudée par l'attachement de tous aux valeurs d'une république une et indivisible. Et lorsque l'analyste s'essaie à rendre compte de la dynamique de cette métamorphose, c'est un archipel d'îless'ignorant les unes les autres qui se dessine sous les yeux fascinés du lecteur. C'est que le socle de la France d'autrefois, sa matrice catho-républicaine, s'est complètement disloqué. Jérôme Fourquet envisage d'abord les conséquences culturelles et morales de cette érosion, et il remarque notamment combien notre relation au corps a changé (le développement de certaines pratiques comme le tatouage et l'incinération en témoigne) ainsi que notre rapport à l'animalité (le veganisme et la vogue des théories antispécistes en donnent la mesure). Mais, plus spectaculaire encore, l'effacement progressif de l'ancienne France sous la pression de la France nouvelle induit un effet d'" archipelisation " de la société tout entière : sécession des élites, autonomisation des catégories populaires, formation d'un réduit catholique, instauration d'une société multiculturelle de fait, dislocation des références culturelles communes. À la lumière de ce bouleversement anthropologique, on comprend mieux la crise que traverse notre système politique : dans ce contexte de fragmentation, l'agrégation des intérêts particuliers au sein de coalition larges est tout simplement devenue impossible. Cette exploration inédite de la France nouvelle est fondée sur la combinaison originale de différents outils (sondages, analyse des prénoms, géographie électorale, enquête-monographie de terrain), méthode permettant de demeurer au plus près de l'expérience de celles et de ceux qui composent la société française d'aujourd'hui.

"Les victoires de Deach" Marie Dosé - éd Plon

La justice antiterroriste est devenue une machine à transformer les justiciables en ennemis : juger ne consiste plus tant à vouloir comprendre qu'à exclure et éradiquer. C'est ainsi que les magistrats, tétanisés par le fantasme du risque zéro, ne voient plus en chaque prévenu qu'un " soldat de Dieu " qui sommeille.
Le refus des autorités politiques de rapatrier nos ressortissants détenus dans le nord-est syrien contribue quant à lui à reconstituer les rangs de Daech, en plus d'exposer des femmes et leurs enfants à un risque de mort. En contact régulier avec eux, Marie Dosé témoigne de la dégradation de leur santé, de leurs traumatismes, parfois de leur disparition. Elle redonne aussi un peu d'humanité à nombre de ceux qui ont voulu partir en Syrie ou qui, une fois là-bas, ont finalement fui l'État islamique. Ce faisant, elle dénonce le caractère contre-productif de réponses judiciaires et politiques qui, loin d'affaiblir le terrorisme, pourraient bien contribuer à le régénérer.

"Plan B pour la planète : le new deal vert" Noami Klein - éd Actes sud

La maison brûle ! La crise climatique est là qui menace l'équilibre du monde. De plus en plus de mouve­ments sociaux déclarent l'état d'urgence social et écologique. Pourquoi sommes-nous incapables d'agir en conséquence ? Comment éteindre l'incendie ? Depuis plus de vingt ans, Naomi Klein ausculte la planète et se fait l'écho incisif de la guerre économique qui a pris pour cibles les individus et les ressources naturelles. Depuis une décennie, elle défend un programme radical et audacieux, qu'on appelle aujourd'hui le New Deal vert. L'heure n'est plus aux réformes, aux taxes et aux plafonnements, l'heure est aux transformations, aux bouleversements sans concession. Dans ce volume, qui réunit pour la première fois une décennie de textes passionnés (2010-2019) - grandes enquêtes, écrites sur la ligne de front des catastrophes écologiques, et discours inédits -, Naomi Klein apparaît sous un jour prophétique. Elle nous engage à nous attaquer à la racine des problèmes en luttant de conserve contre le dérèglement climatique et les inégalités sociales et raciales, inextricablement liés. Elle explore l'antagonisme dans lequel nous vivons, urgence écologique versus "présent perpétuel", l'histoire des brusques changements que l'humanité a su opérer face aux périls, ou analyse en quoi l'essor du suprémacisme blanc et la fermeture des frontières s'apparentent à une "barbarie climatique". Au moment où les océans montent aussi dangereusement que les flots de haine, ces textes brossent un portrait saisissant de l'état du monde, ainsi que des personnes et des mouvements qui se dressent pour faire du désastre en puissance l'occasion rêvée de transformer notre civilisation.

Prochainement

Samedi 17 et dimanche 18 juin - Festival du livre - Un week-end littéraire dans les librairies de votre arrondissement.

La librairie d'Odessa vous invite à rencontrer : 

 Samedi 17 juin

Entre 11h et 13 h : Emmanuel Villin dédicacera trois romans et des récits destinés au jeune public.

Entre 16h et 18 h : Sibylle Vincendon présentera et dédicacera "Trois Alexandrines".

Dimanche 18 juin 

Entre 11h et 13h : Caroline Anssens dédicacera "Des cailloux bleus plein les dents".

Entre 14h et 18 h : Valérie Simmonet présentera "Passagère du temps. Paris pour ailleurs" son premier livre de photos. Exposition de plusieurs clichés.

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