Voici l'histoire de la cellule terroriste qui a organisé l'assassinat de 130 personnes au Bataclan, sur des terrasses de cafés parisiens et devant le Stade de France, le 13 novembre 2015.
Abdelhamid Abaaoud, djihadiste belge membre de l'État islamique, est l'un des responsables de cette cellule. Plusieurs mois avant les attentats, il est identifié comme une menace importante par les services de renseignements. S'engage alors une course contre la montre pour tenter de le localiser, de le neutraliser et d'intercepter ses commandos. Dans cette reconstitution extrêmement documentée, le journaliste Soren Seelow raconte l'histoire de cette traque et retrace, jour après jour, la préparation de ces attentats, depuis leur conception en Syrie jusqu'à l'infiltration des terroristes en Europe. On y découvre l'impuissance des services de renseignements français et européens face à la détermination de l'État islamique. Après les
attentats de Paris, cette cellule frappera de nouveau à Bruxelles le 22 mars 2016. Élaborée à partir de dossiers judiciaires, d'écoutes téléphoniques, de photos, de notes des services de renseignements français et de rapports confidentiels belges, cette enquête approfondie nous permet de mieux comprendre comment cette tragédie a été possible.
Coco fait partie des survivants de l’attentat du 7 janvier 2015. Lors du procès qui s’est déroulé en 2020, elle a livré un témoignage bouleversant : comment elle a été contrainte d’ouvrir sous la menace la porte du journal aux frères Kouachi. Elle est alors le “pilier” de la rédaction à 32 ans seulement. Avec "Dessiner encore" Coco parvient à vaincre sa pudeur pour relater les cinq années qui la séparent de cette journée : l'état constant d'effarement, les nuits emplies de cauchemars, la solitude, la vague d'angoisse qui la submerge encore parfois, l'insoutenable beauté du monde… et tout le travail de reconstruction qui lui permet de livrer aujourd’hui un message d’espoir. Un témoignage bouleversant qui nous emporte avec elle dans les déferlantes de la mémoire traumatique. La puissance de son dessin nous plonge au plus profond de sa douleur et de ses angoisses. Cet album est aussi un hommage poignant adressé à tous ceux qui l’ont accompagnée durant ses années de formation à la rédaction de Charlie Hebdo.
Un livre illustré à partir des aphorismes de Cioran : il distille ses maximes en se promenant à Paris, l’unique ville où on peut vivre – « c’est la ville idéale pour rater sa vie ».
Un aphorisme doit cingler comme une gifle, il Il faut qu’il soit écrit sous le coup de la fièvre pour devenir un moyen thérapeutique pour se soulager du poids du monde. Surnommé le Diogène du xxe siècle, tant par ses propos qui relèvent des cyniques que pour ses refus des honneurs, Cioran devient ici un personnage de bande dessinée, le Tintin de la philosophie.
7 mars 1871, il neige sur Paris. Dans la Seine, on recueille le cadavre d'une femme. Dans sa main, énigmatique, un oeil de verre portant le numéro 13. Le commissaire du quartier lance l'enquête. Pourtant, ce n'est pas l'aaire de la noyée du Pont de l'Alma qui l'inquiète le plus, mais plutôt le vent de révolte qu'on sent gronder dans les quartiers populaires... Adapté du célèbre roman de Jean Vautrin, Le Cri de peuple est, au-delà de l'enquête policière et de la formidable gouaille de ses multiples personnages, une spectaculaire et poignante chronique de La Commune de Paris. Quelques semaines d'insurrection et de liberté totale au cours desquelles le peuple parisien a entrepris de vivre l'utopie sans attendre.
1832, Canterbury. Dans cette petite ville du Connecticut, l’institutrice Prudence Crandall s’occupe d’une école pour filles. Un jour, elle accueille dans sa classe une jeune noire, Sarah. La population blanche locale voit immédiatement cette « exception » comme une menace. Même si l’esclavage n’est plus pratiqué dans la plupart des États du Nord, l’Amérique blanche reste hantée par le spectre de Nat Turner : un an plus tôt, en Virginie, cet esclave noir qui savait lire et écrire a pris la tête d’une révolte sanglante. Pour les habitants de Canterbury, instruction rime désormais avec insurrection. Ils menacent de retirer leurs filles de l’école si la jeune Sarah reste admise. Prudence Crandall les prend au mot et l’école devient la première école pour jeunes filles noires des États-Unis, trente ans avant l’abolition de l’esclavage. Nassées au cœur d’une communauté ultra-hostile, quelques jeunes filles noires venues d’un peu partout pour étudier vont prendre conscience malgré elles du danger qu’elles incarnent et de la haine qu’elles suscitent dès lors qu’elles ont le culot de vouloir s’élever au-dessus de leur condition. La contre-attaque de la bonne société sera menée par le juge Judson, qui portera l’affaire devant les tribunaux du Connecticut. Prudence Crandall, accusée d’avoir violé la loi, sera emprisonnée…La douceur du trait et des couleurs de Stéphane Fert sert à merveille ce scénario de Wilfrid Lupano (Les Vieux Fourneaux), qui s’est inspiré de faits réels pour raconter cette histoire de solidarité et de sororité du point de vue des élèves noires.
Dans l’Italie de la Renaissance, Bianca, demoiselle de bonne famille, est en âge de se marier. Ses parents lui trouvent un fiancé à leur goût : Giovanni, un riche marchand, jeune et plaisant. Le mariage semble devoir se dérouler sous les meilleurs auspices même si Bianca ne peut cacher sa déception de devoir épouser un homme dont elle ignore tout. Mais c’était sans connaître le secret détenu et légué par les femmes de sa famille depuis des générations : une « peau d’homme » ! En la revêtant, Bianca devient Lorenzo et bénéficie de tous les attributs d’un jeune homme à la beauté stupéfiante. Elle peut désormais visiter incognito le monde des hommes et apprendre à connaître son fiancé dans son milieu naturel. Mais dans sa peau d’homme, Bianca s'affranchit des limites imposées aux femmes et découvre l'amour et la sexualité. La morale de la Renaissance agit alors en miroir de celle de notre siècle et pose plusieurs questions : pourquoi les femmes devraient-elles avoir une sexualité différente de celle des hommes ? Pourquoi leur plaisir et leur liberté devraient-ils faire l’objet de mépris et de coercition ? Comment enfin la morale peut-elle être l’instrument d’une domination à la fois sévère et inconsciente ? À travers une fable enlevée et subtile comme une comédie de Billy Wilder, Hubert et Zanzim questionnent avec brio notre rapport au genre et à la sexualité… mais pas que. En mêlant ainsi la religion et le sexe, la morale et l’humour, la noblesse et le franc-parler, Peau d’homme nous invite tant à la libération des mœurs qu’à la quête folle et ardente de l’amour.
Qui est Vernon Subutex ? Une légende urbaine. Un ange déchu. Un disparu qui ne cesse de ressurgir. Le détenteur d'un secret. Le dernier témoin d'un monde révolu. L'ultime visage de notre comédie inhumaine. Notre fantôme à tous. Dès la parution du tome 1 en janvier 2015, les tribulations de Vernon Subutex, ex-disquaire devenu à la fois squatteur, clochard, DJ et quasigourou, sont un succès majeur de la littérature française tant en termes de réception critique que publique (un million et demi d'exemplaires vendus en France). Portée par une énergie graphique hors du commun, cette nouvelle version - réécrite à quatre mains et en bande dessinée - offre un nouveau regard sur le parcours de Vernon... et démontre, s'il en était besoin aujourd'hui, la puissance du collectif.
Elle s'appelait Suzanne Noël. Médecin, féministe, elle redonnait un visage aux gueules cassées. Leïla Slimani et Clément Oubrerie rendent un vibrant hommage à une femme exceptionnelle. Une biographie de Suzanne Noël, féministe engagée pour le droit de vote des femmes et pionnière de la chirurgie réparatrice. Elle a notamment opéré de nombreux soldats défigurés par les obus de la Première Guerre mondiale aux côtés du professeur Hippolyte Morestin. Tous deux développent des protocoles chirurgicaux révolutionnaires pour rendre leur dignité aux gueules cassées.
L'Arabe du futur est une série best-seller en six tomes, écrite et dessinée par Riad Sattouf. Sous-titrée "Une jeunesse au Moyen-Orient", elle raconte l'enfance et l'adolescence de l'auteur, fils aîné d'une mère française et d'un père syrien. L'histoire nous mène de la Libye du colonel Kadhafi à la Syrie d'Hafez Al-Assad en passant par la Bretagne, de Rennes au cap Fréhel. Dans ce cinquième tome (1992-1994), Riad Sattouf raconte son adolescence. Dans ce nouveau tome de L'Arabe du futur , Riad a 14 ans, ses cheveux blonds ont disparu, et il a un physique difficile. À la fin du tome précédent, son père s'est enfui en Syrie avec son plus jeune frère, Fadi. Tandis que sa mère utilise tous les recours légaux pour récupérer son fils, Riad poursuit son exploration de cet âge pénible qu'est l'adolescence et se réfugie dans le paranormal. Il devient copain avec les exclus de sa classe, qui lui font lire Lovecraft, et rencontre Anaïck, la femme de sa vie. Grâce au dessin, il arrive à se faire – un peu – respecter. Mais il a du mal à trouver sa place, partagé entre l'envie d'être comme les autres et sa mauvaise conscience venue de Syrie, qui se rappelle à lui à travers les voix de son père et de ses cousins...
Lucky Luke se retrouve bien malgré lui propriétaire d'une immense plantation de coton en Louisiane. Accueilli par les grands planteurs blancs comme l'un des leurs, Lucky Luke va devoir se battre pour redistribuer cet héritage aux fermiers noirs. Le héros du far-west réussira-t-il à rétablir la justice dans les terrains mouvants des marais de Louisiane ? Dans cette lutte, il sera contre toute attente épaulé par les Dalton venus pour l'éliminer, par les Cajuns du bayou, ces blancs laissés-pour-compte de la prospérité du Sud, et par Bass Reeves, premier marshall noir des États-Unis.
Si les Allemands nous arrêtent, moi, je survivrai parce que je suis fort mais pas vous. Ces paroles, prononcées en 1943 par son père, assassiné à Auschwitz, Serge Klarsfeld ne les oubliera jamais. Après la guerre, il se marie à Beate, une jeune allemande installée à Paris.
Ensemble, ils se font la promesse d'obtenir la mise à l’écart de la vie politique allemande de tous les anciens nazis, puis d’obtenir le jugement et la condamnation des principaux responsables nazis de la déportation, notamment ceux ayant sévi en France. Distribution de tracts, manifestations, tentatives d'enlèvements, la « méthode Klarsfeld » prouve leur obstination à débusquer les anciens criminels de guerre qui vivent paisiblement en toute impunité alors que, durant la guerre, ils occupaient des postes officiels, soit comme gradé nazi avec Lischka, Hagen, ou Barbie soit en tant que collaborateurs français comme Papon, Bousquet ou Touvier... Dans ce roman graphique, Pascal Bresson (le sécnariste de Simone Veil) revient sur les combats de la vie de Beate et Serge Klarsfeld pour que justice soit rendue et que nul n'oublie. Un ouvrage très fort pour l'histoire, la mémoire et la justice, brillamment mis en image par Sylvain Dorange.