Enfant, Helen Mc Cabe s’inventait des vies imaginaires d’orpheline ou de petite-fille d’Audrey Hepburn pour épater ses camarades et meubler une enfance sans attentions ni affection. A 40 ans, solitaire après un bref mariage, arrêtée pour conduite en état d’ivresse et privée de la garde de Oliver, son fils de huit ans, elle va d’abord trouver tout à fait normal le train de vie dispendieux, les extravagances et les mensonges d’Ava et Swift Havilland qui l’adoptent et l’encensent, elle puis son fils, comme des êtres remarquables et uniques. Joyce Maynard excelle à construire des personnages humains et complexes, faits d’ombre et de lumière auxquels le lecteur n’a pas de mal à s’attacher, qu’ils occupent un rôle principal ou un rôle de second plan pour l’intrigue, comme Dwight, l’ex-mari de Helen ou surtout Elliot, son nouveau compagnon qu’Ava et Swift vont tout de suite ressentir comme dangereux pour leur influence. Au terme d’une montée en puissance du récit dont la romancière détient le secret, le conte de fées tourne au polar quand Oliver est désigné comme coupable d’un accident de hors-bord à la place de Cooper, le brillant fils de la maison. Helen, mère fragile et vulnérable, va devoir s’affronter à ses anciens protecteurs. MD