C'est un petit livre fin, de couleur crème, très élégant. En couverture une photo en noir et blanc, celle d'une jeune femme assoupie à l'arrière d'une voiture. Un cliché qui suggère un doux moment d'abandon mais qui ne tardera pas à être contredit par les premières lignes de ce journal. Nous sommes dans les années 60, en Sicile, et Antonia est bien mal mariée. Sa vie s'étire dans l'ennui des jours qui défilent, entre un jeune fils qu'elle n'arrive pas à aimer et un mari qui la rebute. Drame de l'intime qui interroge les capacités de l'héroïne à trouver le chemin de son émancipation. Sujet souvent traité en littérature sauf que ce récit n'est pas tout à fait comme les autres, agrémenté de photos de famille, il annonce ce qui n'est pas. Car il ne s'agit pas d'un vrai journal exhumé d'une vielle mâle en osier. Celle qui se raconte à la première personne, n'existe que dans l'imagination de l'auteure qui mêle vraisemblance biographique et fiction pour amplifier la force du récit. Une forme qui renforce la proximité du lecteur avec ce personnage très attachant.