Ce livre m’a séduite par l’intérêt et la diversité des sujets traités, tous parfaitement documentés historiquement. Le récit très vivant nous fait partager la vie de la communauté juive dans les années 30 à La Havane et de ceux d’entre eux qui partiront finir leur vie et faire souche à Miami ; la vie des cubains (compatriotes de l’auteur), farniente, terrasses, palabres et…rhum. Toujours à Cuba, nous découvrons les bandes de jeunes marginaux qui se sont créés dans les années 2000, en particulier les « emos » dont la philosophie de vie est la dépression. Au milieu du livre nous remontons le temps pour vivre à Amsterdam en 1640/60, surnommée la nouvelle Jérusalem tant les juifs y vivaient sereinement. Nous y sommes aux côtés de Rembrandt, le Maître, et y suivons un jeune juif qui devient son élève, tourmenté par les interdits de sa religion en termes de représentation humaine et qui s’opposent à sa passion pour la peinture. Une intrigue savamment construite autour d’un tableau de Rembrandt, propriété d’une famille juive polonaise, qui disparait à Cuba en 1939 et réapparait en 2007 dans une salle de vente à Londres relie les trois parties de ce livre qui pourraient être lues indépendamment. Ceux qui font le choix de vivre libres ne risquent-ils pas d’être rejetés comme hérétiques, telle est une des nombreuses questions philosophiques proposées à notre réflexion. MM