Et ce qui frappe d’emblée en ouvrant ce court récit c'est une sorte de miracle. Alors que tant d’années se sont écoulées depuis la parution de "La grande Beune", Pierre Michon parvient immédiatement à relancer la tension érotique presque hallucinée que porte le premier texte. Un jeune instituteur est envoyé dans un petit village de Dordogne, tout proche de la grotte de Lascaux. Il y rencontre Yvonne la buraliste du village. Il tourne autour du lieu, y vient de plus en plus souvent, soumis à l'attraction que produit cette femme. Il l'introduit dans son récit par des phrases devenues fameuses : « Je ne crois guère aux beautés qui peu à peu se révèlent (…) ; seules m’emportent les apparitions." Ses pensées le plonge dans une forme de fiévreuse sidération qu'il décrit au fil des jours avec fulgurence.