La première partie du roman se passe pendant la seconde guerre mondiale dans un camp de travail japonais situé en pleine jungle birmane où les prisonniers sont affectés à la construction d’une ligne de chemin de fer. Cela rappelle le célèbre film de David Lean « Le pont de la rivière Kwai ». Les horreurs décrites dans le livre nous éloignent pourtant considérablement de l’atmosphère joyeusement virile du film qui glorifie l’esprit de résistance et l’héroïsme américains. Ici, les hommes sont sous alimentés, harassés par des cadences infernales, infestés de maladies souvent mortelles, roués de coups par leurs gardes et ils meurent par centaines. Certaines scènes sont d’ailleurs insoutenables, l’auteur n’épargnant au lecteur aucun détail. Porté par une écriture d’une grande puissance poétique, ce livre montre l’absurdité de la guerre et l’étendue des ravages produits sur ceux qui la font. Les grands thèmes liés à la condition humaine y sont évoqués : la vie, la mort, l’amour, les honneurs. Centré sur Dorrigo Evans, le personnage principal, médecin officier devenu héros national au retour de sa captivité, il s’intéresse également aux individus de son entourage, analysant finement leur comportement. PS