Qu’est-ce qui amène un jour à l’écriture ? Et qu’est-ce qui nous y attache, par la suite ? Dans Le plus court chemin – cinquième roman d’Antoine Wauters paru aux éditions Verdier – se dessine l’itinéraire d’écriture et de rupture de celui qui écrit depuis la campagne wallonne depuis presque dix ans déjà. Sorte de vagabondage autant que quête originelle, ce plus court chemin se présente comme une véritable réflexion sur ce qui nous attache encore à l’acte d’écrire. Le plus court chemin est un hommage aux proches et la tentative de revisiter avec les mots ce vaste monde d'avant les mots : les êtres, les lieux, les sentiments et les sensations propres à cette époque sur le point de disparaître, les années d'avant la cassure, d'avant l'accélération générale qui suivront la chute du mur de Berlin. Raconter l'existence dans les paysages infinis de la campagne wallonne, dire l'amour et le manque, poursuivre un dialogue avec tout ce qui a cessé d'être visible. Par-delà la nostalgie.
Pour Antoine Wauters, «le plus court chemin» vers lui-même passe par le pays wallon où il a grandi. Après les dystopies de ses premiers livres, marqués par la guerre, la catastrophe... "Pense aux pierres sous tes pas" (Verdier, 2018), "Mahmoud ou la montée des eaux", en 2021 et les récits «de résistance et d’espoir» du Musée des contradictions (Editions du sous-sol, 2022, Prix Goncourt de la nouvelle, réédité en folio), Le plus court chemin marque un temps d’arrêt. C’est un livre intime, une remontée à la source: «Ne pas arrêter de faire signe à celui que j’ai été, tenter de le revoir et de revoir mon frère, tout cela porte un nom: écrire.»