Initialement publiés en trois volumes, aujourd'hui partiellement épuisés, "Le plus mauvais groupe du monde" est réédité et proposé en édition intégrale. Dans un monde étrange et décalé, on y suit les tribulations des membres d'un jazz band « le plus mauvais groupe du monde » et de tous ceux qu'ils croisent.Au fil des pages, le lecteur découvre la vie de quelques habitants d’une cité dont il ignore le nom et la situation géographique exacte (les voitures et les vêtements font penser à une ville américaine des années 50), en particulier celle de Sebastian Zorn, Ignacio Kagel, Idálio Alzheimer et Anatole Kopek, tous membres d’un jazz band. On croisera aussi Thomas Flugelhorn, le compilateur de coïncidences, Barbara Zahn, auteur d’un annuaire odontologique, Elvino B. Weiss, l’un des principaux activistes de la Fondation pour le recul de la science, Roberto Rosz, directeur du musée de l’accessoire et de l’insignifiant, Kaspar Grosz, secrétaire général du Parti impopulaire idiosyncrasique, et bien d’autres… Les histoires sont indépendantes les unes des autres mais le plaisir de lecture s’accroît à mesure que l’on retrouve tel ou tel personnage, plongé dans un désarroi qui diminue rarement. Les destins des uns et des autres se croisent, s’entrechoquent parfois, ajoutant ainsi à la confusion ambiante. Alors que tout a l’air normal, l’absurde se répand inexorablement. Vies brèves d’hypocondriaques, de doux dingues et de monomaniaques, petites chroniques de la folie ordinaire, portraits de neurasthéniques divers et variés, de fêlés du dimanche ou de génies à la petite semaine, instantanés de la vie comme elle ne va pas toujours. José Carlos Fernandes excelle à dépeindre un monde qui ressemble fort au nôtre et des êtres qui sont nos semblables.